Alain Ramaroson brandit l’épouvantail de la descente dans la rue

Politique conjoncturelle

 

ALAIN RAMAROSON blog

Pour la énième fois de sa vie politique, ou citoyenne c’est selon, Alain Ramaroson annonce qu’il descendra dans la rue avec le “vahoaka”. Ce président de nombreuses associations et/ou groupements de partis politiques et ancien membre du Cst (Conseil supérieur de la Transition) précise que c’est le citoyen Alain Ramaroson qui prend bâton de pèlerin. On devrait dire reprendre le bâton de pèlerin.

 

Marre ?

 

A la question “Vous n’avez pas marre de descendre dans la rue ?” il répond que sa devise est “ »Fa ataoko ahoana no fijery ny loza hanjo ny fireneko » Estera 8:6.”

(Car comment pourrais-je voir le malheur qui atteindrait mon peuple). Il déclare que tant que la Nation et la Patrie auront besoin de sa présence il répondra présent.

 

Le lundi 16 mars Alain Ramaroson a lancé à l’endroit des tenants du pouvoir un ultimatum de 72 heures pour satisfaire sa demande. Il réclame la tête de 5 dirigeants qu’il juge être à l’origine des mécontentements de certains corps et des malheurs de la population. Le délai de 72 heures a expiré ce mercredi 18 mars à minuit. Les dirigeants n’ont pas cédé d’un iota aux injonctions du citoyen. Faut-il croire que la menace de Ramaroson n’a pas été entendu ou n’a pas fait peur ? “J’ai été entendu, de cela j’en suis sûr” précise Alain Ramaroson. Il avance comme preuve deux faits.

La première preuve est l’invitation du Premier Ministre Ravelonarivo de le rencontrer à Mahazoarivo. Cette rencontre a eu lieu au lendemain de la fin de l’ultimatum. La deuxième preuve qui lui montre que le coup de gueule a été entendu est le passage des forces de l’ordre qui filme les mouvements et photographie toutes les personnes qui entrent dans le domaine Mon Plaisir sis à Andoharanofotsy domicile d’Alain Ramaroson durant le temps jusqu’à l’expiration de l’ultimatum. “Cela me rappelle les moments forts de 2009 et certains moments forts de ma vie militante” souligne-t-il.

 

Le premier fait est-il une invitation ou une convocation ? Nul ne le sait exactement ; Alain Ramaroson demeure évasif et avare de détail. “Notre rencontre a été cordiale et fraternelle” tient à préciser l’homme politique. “J’ai pu exprimer mon point de vue. Le PM a prêté une oreille attentive” continue-t-il. Maintenant la balle est dans le camp de l’Exécutif. Le citoyen turbulent attend.

 

5 têtes à… couper

 

En déclarant son ultimatum, Alain Ramaroson a exigé la démission de 5 personnalités dont 4 ministres et le directeur de cabinet de la Présidence. “Je n’ai pas d’inimitié particulière envers ces personnes” assure l’ancien membre du CST. Il reproche à ces personnalités leurs résultats personnels. Rivo rakotovao en tête de liste, suivi par le ministre des Finances qui a lâché son DGT. Il y a aussi le ministre de l’Intérieur après les échecs répétés dans le vote de la loi sur le statut particulier de la Commune urbaine d’Antananarivo. Et enfin les deux personnalités concernées par le dossier Air Mad, à savoir le ministre de tutelle et le PCA de la compagnie.

 

L’ancien Cst met en tête de file (tête de turc ?) le ministre d’Etat Rivo Rakotovao. Ce ministre est toujours cité comme responsable dans les conflits sociaux actuels. Il n’y a pas de fumée sans feu.

Puis, il cite le ministre des Finances. Au début de l’affaire dite 40 milliards du Trésor, il a défendu son DGT (Directeur Général du Trésor). Ila rapidement lâché ce dernier. La pression du camp Rivo Rakotovao a été plus forte pour qu’il cède ainsi du terrain et sacrifie le DGT Orlando Robimanana sur l’autel de la cohésion gouvernementale au détriment de l’orthodoxie financière. Les agents du Ministère des finances sont ainsi avertis, autant changer ce ministre.

La troisième personnalité est le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation. Il continue son forcing e vouloir détruire le statut d’Antananarivo actuel pour réduire le futur maire au simple rang d’exécutant. Il a été plusieurs déboutés. Les débutés sont minoritaires à voter pour son texte. La HCC (Haute Cour Constitutionnelle) a émis une décision statuant le projet de loi voté par l’Assemblée Nationale d’anticonstitutionnel et rebelote… Pour Alain Ramaroson ce ministre doit tirer la conséquence logique de ses échecs répétés : la démission !

Le dossier Air Mad constitue le dernier dossier. Le Ministre du Transport est concerné par ce dossier mais aussi le Directeur de Cabinet de la Présidence qui est le PCA (Président du conseil d’Administration) de Air Madagascar. Il y a déjà le dossier nébuleux de l’avion AVRO. Il a été annocé qu’Air Mad va louer des avions Avro et quelques mois après on parle de faire venir 5 ATR dont 3 appareils achetés par Air Mad et 2 en location… La transparence dans ce dossier n’est pas faite. Le citoyen Alain Ramaroson ne demande plus la clarté mais tout simplement la démission de ces deux responsables. En plus, il y a l’affaire de la mise en gérance des aéroports à d’autres entreprises étrangères. Y a-t-il un pilote dans l’avion ? Le patriotisme économique n’existe pas pour ces personnalités. Il y a une volonté manifeste de tuer et Air Mad et Adema.

 

Diaben’ny Olompirenena

 

Pour Alain Ramaroson faire tomber ces têtes justifie la descente dans la rue. Et lui de citer l’exemple de ce qui vient de se dérouler au Brésil. Plus d’un million de personnes est descendu dans la rue pour faire connaître leur opinion. Ces personnes réclament tout simplement la démission du président du Brésil. Elles ont pu manifester dans le calme. Aucune casse, aucune arrestation. C’est le propre de la démocratie : pouvoir s’exprimer. Devant le désastre actuel rencontré dans le pays on ne peut pas rester les bras croisés. “Mon éducation chrétienne me l’interdit” affirme Alain Ramaroson. Il n’accepte pas l’état de pauvreté dans lequel baignent les Malagasy alors que les richesses du pays dorment ailleurs. Il fait allusion au 7000 tonnes de bois de rose saisis et stockés dans 5 localités différentes à l’extérieur. Intolérable ! Inacceptable ! s’égosille Alain Ramaroson.

 

Enfin le citoyen Alain Ramaroson remercie la Conférence Episcopale de Madagasikara par sa position de réclamer le report de la réconciliation nationale. Prendre du recul est nécessaire.

 

Alain Ramaroson est conscient que des gens s’opposent à son idée. Des combattants de première heure trouvent qu’il y a eu assez de transition ce qui sous-entend que ces combattants ont peur que le pouvoir actuel soit renversé par le Diaben’ny Olompirenena… Pour Alain Ramaroson, cette peur des conséquences du Diaben’ny Olompirenena justifie son action. Il ne peut continuer. Il déposera ce lundi 23 mars sa demande d’autorisation d’effectuer une marche pacifique. Obtiendra-t-il cette autorisation ? Affaire à suivre.

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